De retour presque deux ans tout juste après sa première visite pour son album Bretonne, Nolwenn Leroy a offert un premier showcase à l'Espace culturel E. Espace culturel E. Leclerc de Ploërmel, le 19 décembre dernier. Les fans étaient au rendez-vous, patients et passionnés pour entendre en live les chansons de son nouvel album Ô filles de l'eau. Bretagneaucoeur.com était aussi au rendez-vous pour un entretien tête@tête avec l'artiste, avant son passage sur scène. Des retrouvailles après notre première interview "Si j'étais la Bretagne" en mars 2011 pour évoquer sa Bretagne retrouvée, son succès, ses lectures, ses inspirations, ses influences et ses complicités.

Nolwenn donne rendez-vous aux Bretons, le samedi 02 mars pour un nouveau showcase, à l'Espace culturel E. Leclerc de LANDERNEAU à 14h00.

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Bretagneaucoeur.com : Depuis votre tournée Bretonne et le succès que vous avez rencontré, est-ce que vous avez pu enfin retrouver votre Bretagne et quelle Bretagne ?

Nolwenn Leroy : "La thématique de l’album m’a amenée à passer beaucoup de temps en Bretagne. Mais au-delà de ça, ce que je retiens de ce retour en Bretagne, c’est le contact avec ce public. C’est d’avoir retrouvé ma Bretagne, mais ce sont aussi les Bretons qui m’ont soutenue, qui m’ont suivie à travers ce projet, qui ont partagé la nostalgie qui était la mienne et qui a motivé cet album "hommage". (…) C’est ce lien indescriptible, ce lien très fort à travers toutes les générations. (…) C’est toujours ce que j’ai essayé de revendiquer à travers ce projet. Un hommage à travers la mémoire, revisité, … pour démontrer que cette musique est universelle, intemporelle. Pour moi la Bretagne, c’est ça, une vraie modernité, une ouverture vers les autres".

BAC : Après Milan Kundera, Lewis Caroll, Anatole Le Braz qui vous a inspirée pour les précédents albums. Quelles ont été pour ce nouvel album vos influences, vos lectures, vos légendes et votre univers ?

N. L. : "J’évolue toujours dans mon bric-à-brac fantastique, mon cabinet de curiosité que sont mes lectures. Cela peut-être Gérard de Nerval, dont je me suis largement inspirée pour la chanson Ophélia… ou tout ce que j’aime lire, des sœurs Brontë à Jane Austen, ces auteurs dans lesquels je puise mon inspiration et ma manière un peu "fantastique" de dire les choses dans le lexique que je peux employer.

Souvent je présente l’album comme un hommage à l’océan, à travers le mythe de l’éternel féminin qu’est cette sirène. Mais toutes les thématiques ne sont pas autour de la mer et de l’océan. C’est la manière dont j’explique les choses, le lexique que j’emploie. Certaines chansons sont sur des thèmes d’actualité comme Le sixième continent, une chanson sur l’écologie et ce continent de déchets flottants entre Hawaï et la côte ouest des Etats-Unis. Mais toujours, avec ce fil conducteur qu’est la mer".

BAC : Avec Ô Filles de l’eau, il semble que vous assumiez un peu plus vos influences extérieures avec un pop-rock très efficace et qui n’est pas que celtique… :

N.L. : "C’était déjà le cas pour Bretonne, même si beaucoup de médias ont fait des raccourcis en disant que c’était un album de chansons traditionnelles bretonnes. Mais justement non ! C’était le mélange des genres autour d’une même thématique, de ces mêmes références et sonorités celtiques, mais sur des chansons pop et des arrangements pop, comme c’est encore le cas sur Ô filles de l’eau.

Des sonorités celtiques que l’on retrouve dans le choix des instruments aussi bien dans le pipe uilleann, que la harpe ou la flûte irlandaise. Tous ces instruments que j’aime tant, que j’aime aussi sur scène. J’adore être enveloppée par le son de ces instruments-là. Cela m’a donné des ailes sur scène. (…) Je me sens bien dans cet univers fait de pop et de sonorités celtes".

BAC : Est-ce que vous pouvez nous parler de vos complicités sur cet album ?

N.L. : "Alors Gwennyn, nous nous sommes rencontrées il y a quelques temps. Elle a eu la gentillesse de me "prêter" son sonneur, son ami Kevin Camus qui joue avec elle sur scène et qui m’a accompagnée pendant toute ma tournée.

Si en France, on met toujours des étiquettes, on trouve ses albums dans la catégorie Musique celtique, alors que Gwennyn elle a aussi une vraie ouverture sur la musique pop. On le ressent dans ces arrangements, dans sa manière de créer ses chansons. Et c’est là que nous nous retrouvons. Je souhaitais vraiment collaborer avec elle. Elle m’a offert ce texte Ahès, une chanson en breton. C’était important qu’elle soit originale et pas une énième reprise. Un texte qui inscrit la langue bretonne dans le présent !

J’avais aussi envie d’écrire des chansons par moi-même et finalement toutes ces collaborations sont arrivées après, comme des cadeaux, en plus des chansons que j’avais pu écrire".

BAC : 15 chansons et 15 histoires, chacun s’y retrouve avec un titre qui ressort avec notamment un très beau texte, inédit sur le thème du "sable" : J’ai volé le lit de la mer. C’est vous qui l’avez écrit ?

N.L. : "C’est un thème presque tout bête qui parle d’un geste que l’on fait tous ou presque : ramasser le sable dans les endroits où l’on se rend et les enfermer dans des petites fioles comme des souvenirs personnels. Cela fait partie des choses fortes qui m’évoquent des moments de ma vie ou des rencontres que j'ai faites(…). C’est un geste simple mais tellement poétique et tellement beau.

J’aime raconter des histoires. C’est la magie du métier que je fais, de pouvoir raconter des histoires, à ma manière".

> Nolwenn Leroy : les yeux de Breizh. Un portrait hagiographique de l'artiste bretonne très étonnant, paru dans Paris Match signé par Olivier de Kersauson,

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