"La réparation", de Colombe Schneck

Coup de coeur d'Hélène, libraire à l'Espace Culturel de Landerneau

Je ne saurais expliquer pourquoi mais Colombe Schneck est une auteure qui me touche beaucoup ; peut être est-ce ce mélange de simplicité et de sincérité dans son écriture ou encore cette faculté qu’elle a de traiter de sujets "graves" avec une incroyable justesse.

 

Dans son dernier roman La réparation, elle nous parle de sa famille et de l’indicible sort qu’il leur a été resevé dans les camps juifs lituaniens durant la seconde guerre mondiale. De ce travail de mémoire il en sort un récit fort, un récit vrai, un récit sur des femmes extraordinaires et sur les divers choix qui se sont imposés à elles.

 

Un réél coup de coeur de cette rentrée litteraire.

 

L'INCIPIT

"Je ne voulais pas écrire ce livre. Quelle légitimité a une fille comme moi, une fille qui porte des sandales dorées, qui se complaît dans des histoires d'amour impossible, à écrire ne serait-ce qu'un mot sur Auschwitz ?

Je me disais, je suis trop paresseuse pour écrire un tel livre. On me rétorquait, la paresse n'est pas un outil de l'inconscient.

Je me disais, personne dans ma famille ne m'a jamais rien raconté.

Il y avait ces 31 pages de témoignage que ma grand-mère maternelle avait déposées au mémorial de Yad Vashem pour 31 membres de sa famille morts en déportation.

Ma grand-mère est née en Lituanie. 95 % des Juifs de Lituanie sont morts pendant la guerre.

J'avais toutes les excuses, plus une dernière.

Je n'avais pas non plus envie d'aller là-bas, en Lituanie, où il ne reste rien et où il fait froid.

Je lisais les guides touristiques sur la Lituanie, on y indiquait que les hôtels y sont laids, la nourriture immangeable et qu'une mafia locale y règne.

Mais à un moment, je n'ai plus eu le choix.

 

 

La réparation

Colombe Schneck

Editions Grasset

Parution : août 2012


Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Mélinda, libraire à l'Espace Culture E.Leclerc de Loudéac (mardi, 06 novembre 2012 15:00)

    Salomé : c’est le prénom choisi par la narratrice pour sa fille. C’est aussi le prénom de cette jolie petite fille juive, pleine de vie, déportée avec sa famille et qui ne reviendra jamais des camps.
    Comment réparer cette lourde histoire ? Peut-être en la creusant, en la mettant à jour grâce aux témoignages des survivants ?
    Ce récit lumineux, qui nous questionne sur la vie et la mort, est une des perles de la rentrée littéraire.